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Les dernières mises à jour des textes accompagnant les timbres effectuées en date du 22 avril 2021

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Un peu d’histoire
L’origine de l’orgue, instrument à vent et à tuyaux, remonte à la nuit des temps. Présent dans les civilisations grecque et romaine, nous savons que c’est véritablement au début du XIVe siècle que l’orgue commence à se répandre dans nos édifices religieux.
L’orgue est toujours le reflet d’une culture en un lieu donné et à une époque donnée. Il n’y a pas un orgue mais des orgues ; dans ce sens, la richesse de notre métier est considérable.
Tout commence par la conception : une idée musicale qu’il faut traduire concrètement en tuyaux, en sommiers, en réservoirs, en charpente, en mécanique de liaisons entre claviers et soupapes, en harmonie sonore.

Le bureau à dessin est le centre de l’atelier ; les plans et épures sont aussitôt pris en main par les facteurs d’orgues qui sont tour à tour menuisier, charpentier, mécanicien, monteur, régleur, électricien, électronicien parfois. La matière première, essentiellement bois, métaux et peaux, est mise en œuvre par des « gestes de métier » qui traversent les générations. Le facteur d’orgues se doit de transmettre son savoir, en ce sens la facture d’orgues est un métier de tradition. L’atelier de fabrication des tuyaux est un univers : ici le chaudron et la table de coulée, là le raclage des feuilles. Enfin, le débit, la mise en forme et la soudure. Ce que nous appelons un jeu est une série de tuyaux (56, 58 ou 61 selon l’étendue du clavier), le plus long fait la note la plus grave, le plus court, la note la plus aiguë. Ces immenses flûtes de Pan constituent de véritables forêts de tuyaux de toutes dimensions et formes.
La mise en harmonie des tuyaux se déroule en trois étapes. D’abord à la table pour ouvrir la bouche du tuyau, travailler l’embouchure au pied, positionner correctement le biseau, la lèvre supérieure, ajuster la lumière, couper de longueur ; ensuite sur le mannequin, orgue rudimentaire utilisé pour faire parler les tuyaux et les travailler ; enfin dans l’acoustique du lieu où l’orgue sera monté. La mise en harmonie requiert une bonne oreille, une grande minutie dans les gestes, une concentration importante ; toute opération effectuée sur le tuyau transforme son timbre, sa couleur. L’harmoniste doit sans cesse faire le lien entre le geste et le son émis par le tuyau. On peut transmettre les gestes techniques mais on ne peut pas enseigner le sens esthétique, l’idée musicale qui doit guider en permanence l’harmoniste.
La fréquentation des chefs-d’œuvre de nos aînés est une source inépuisable de savoirs et d’apprentissage au sens noble du terme. C’est une partie importante de notre métier qui contribue largement à la construction de notre propre sentiment esthétique.
Dans un monde d’impatience et de rapidité, la facture d’orgues constitue un îlot dans lequel les valeurs de patience et de durée sont fondamentales. Il faut dix ans pour apprendre l’essentiel, puis dix ans pour comprendre et « sentir », enfin les années suivantes vont permettre l’expression de son propre sentiment esthétique.

© - La Poste - Tous droits réservés - Michel Jurine, facteur d’orgues, docteur en musicologie.
D’après le communiqué de presse de Phil@Poste 
Mis à jour le 22/04/2021 à 10h59
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