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PROJET DE NOTICE PHILATELIQUE

REMARQUES SUR LES DOCUMENTS DE LA R.A.F.

BOMBARDEMENT DE BRUZ (NUIT du 7 au 8 MAI 1944)

Deux documents, issus des archives de la ROYAL AIR FORCE, établissent la réalité des faits.

I - Le premier , intitulé "NIGHT RAID REPORT N" 599, indique l´ensemble des opérations de bombardement effectuées par le "BOMBER COMMAND", c´est-à-dire le commandement du bombardement Britannique;Parmi les 6 objectifs retenus, figure le dépôt des munitions, "AMNUNITION DUMP" de Rennes, à attaquer avec 50 avions.

Il - Le second, plus synthétique, est un sommaire des opérations aériennes de nuit, exécutées à la même date
Le dépôt de BRUZ figure parmi les objectifs.
Nota : ces deux documents, initialement classés "secrets", sont aujourd´hui déclassés et n´ont donc plus de caractère confidentiel.

Il convient, bien sûr, de les utiliser pour moult autres raisons avec prudence.

III -SUR LE BOMBARDEMNT LUI-MEME, IL APPARAIT

A - que l´objectif était localisé à 8 Miles (11,6 Km) au sud de Rennes.
Les coordonnées géographiques du point visé ne figurent sur aucun compte-rendu, ce qui laisse planer un doute sur la validité de la localisation initiale du dépêt (château de BRUZ).

B - Que les bombardiers ont utilisé la méthode des marqueurs jaunes (dit targets indicators) largués par le chef du dispositif (Master Bomber) ou par des avions d´appoint, les avions de bombardement de la force principale utilisant ces repères pour déterminer les points de visée (AIMING-POINT).
Deux points de visée étaient retenus, l´un à l´ouest, l´autre à l´Est.

C -Que 51 avions (Lancaster) ont largué 250 Tonnes d´explosifs brisants, dont 46 bombes de 2000 livres (les plus grosses bombes utilisées par la R.A.F.).

D -Qu´une légère brume au sol a rendu difficile l´identification de l´objectif, alors que le ciel était clair et qu´il y avait un beau clair de lune. (le marquage était sans doute trop au Sud).

E -Que les premières bombes sont tombées au Sud du point visé à l´ouest (le premier) et, que le second point a été attaqué "4 Minutes" après la fin de la première vague, sans que les avions puissent voir correctement le marquage de ce point en raison de la fumée produite par les explosifs de la première vague.

F -Que la reconnaissance aérienne effectuée de jour, après le bombardement, (probablement le lendemain), a montré que le village situé au sud du dépôt de munitions, a reçu le poids de cette attaque, et que les dégâts au dépôt visé ont été limités aux toitures (ROOF DAMAGE).
Cependant, une installation industrielle non identifiée et, non visée, a été sévèrement endommagée. (probablement l´usine dont parle, page 25, la brochure "BRUZ LA MARTYRE" de l´Abbé MONTFORT-HUET).

CONCLUSION

Le chef du dispositif a probablement mal localisé le dépôt de munitions visé.Disposant de moyens de navigation peu précis, à cause de la brume, il a sans doute fait une confusion dans les repères au sol, ce qui a conduit les avions à viser trop au Sud.L´exécution du bombardement a aggravé cette erreur sans doute à cause du vent en altitude, lequel a entraîné une dérive supplémentaire vers le sud, pour les premières bombes.La reconnaissance aérienne effectuée après le bombardement confirme en tous points le résultat tragique, le village de BRUZ a subi en fait le bombardement.

Remarque :

On peut noter d´un point de vue anecdotique
- une attaque concomitante et du même volume sur le terrain de Rennes St-Jacques, qui elle, a été très précise.
- la concordance des chronologies (pour les deux vagues, en 25 minutes d´attaque au total), établies par la R.A.F. et la brochure "BRUZ LA MARTYRE".

L´étonnement des équipages (devant bombarder un dépôt de munitions), qui s´attendaient à observer des explosions au sol, d´où la phrase techniquement compréhensible