|
|
Accueil | Années | Annuaire | Articles |
| Artistes | Calendriers | Lexique | Oblitérations | ||
| Recherches | Séries-thèmes | Tarifs postaux | Timbres |
Notice associée à un timbre |
Alain
1868-1951
Sous le nom d´Alain, Emile Chartier, fils de vétérinaire, pur produit de la terre percheronne et des lycées de Jules Ferry, inventa dans la Dépêche de Rouen et de Normandie - un de ces journaux postdreyfusards où les "bleus" fomentaient la République - une forme d´écriture et de pensée : le Propos d´un normand (1906-1914), qu´il éleva dans les Libres Propos (1921-1936) à la perfection d´un genre littéraire.
Philosophe par la rencontre de Jules Lagneau, en qui à dix-huit ans il connut la puissance de l´esprit, républicain par cette passion de l´égalité qu´inspire la prétention des maîtres, il resta pendant toute sa vie active professeur, sous l´idée que c´est aux enfants du peuple qu´est due l´éducation du souverain. En cela il forma de nombreux disciples, depuis Lorient jusqu´à la Khagne du lycée Henri-IV dont il fut le maître illustre et contesté (1909-1933).
Après avoir dès août 1914 dénoncé "le massacre des meilleurs", engagé volontaire à quarante-six ans, téléphoniste d´artillerie dans les tranchées de la Woëvre et de Verdun, il connut la guerre, effet monstrueux de la civilisation, et en démonta les illusions et les ressorts dans Mars ou la Guerre jugée. Ainsi s´ouvrit une suite d´œuvres majeures - Le Système des beaux-arts, Les Idées et les âges, Les Dieux -, qui livrent la peinture de l´homme. Celle-ci repose sur une métaphysique de l´entendement (Entretiens au bord de la mer) qui retourne de Kant à Descartes, d´Aristote à Platon, puise également à Hegel et à Comte, fait éclater l´étroitesse du rationalisme scientifique et, déchiffrant la religion par l´art, ose l´évangile nouveau de la foi qui repose sur elle-même. Tel est le radicalisme d´Alain, que son pacifisme universel rendit enfin suspect.
Il mourut au Vésinet (Yvelines), six semaines après avoir reçu le premier Grand Prix national de littérature, seule dignité à quoi il ait consenti.
L´amour de l´existence, qui respire dans son œuvre, attire à Alain comme à Montaigne, des lecteurs incrédules. La simplicité, avec laquelle l´essentiel se formule dans le quotidien, ont rendu ses maximes populaires.
Philosophe par la rencontre de Jules Lagneau, en qui à dix-huit ans il connut la puissance de l´esprit, républicain par cette passion de l´égalité qu´inspire la prétention des maîtres, il resta pendant toute sa vie active professeur, sous l´idée que c´est aux enfants du peuple qu´est due l´éducation du souverain. En cela il forma de nombreux disciples, depuis Lorient jusqu´à la Khagne du lycée Henri-IV dont il fut le maître illustre et contesté (1909-1933).
Après avoir dès août 1914 dénoncé "le massacre des meilleurs", engagé volontaire à quarante-six ans, téléphoniste d´artillerie dans les tranchées de la Woëvre et de Verdun, il connut la guerre, effet monstrueux de la civilisation, et en démonta les illusions et les ressorts dans Mars ou la Guerre jugée. Ainsi s´ouvrit une suite d´œuvres majeures - Le Système des beaux-arts, Les Idées et les âges, Les Dieux -, qui livrent la peinture de l´homme. Celle-ci repose sur une métaphysique de l´entendement (Entretiens au bord de la mer) qui retourne de Kant à Descartes, d´Aristote à Platon, puise également à Hegel et à Comte, fait éclater l´étroitesse du rationalisme scientifique et, déchiffrant la religion par l´art, ose l´évangile nouveau de la foi qui repose sur elle-même. Tel est le radicalisme d´Alain, que son pacifisme universel rendit enfin suspect.
Il mourut au Vésinet (Yvelines), six semaines après avoir reçu le premier Grand Prix national de littérature, seule dignité à quoi il ait consenti.
L´amour de l´existence, qui respire dans son œuvre, attire à Alain comme à Montaigne, des lecteurs incrédules. La simplicité, avec laquelle l´essentiel se formule dans le quotidien, ont rendu ses maximes populaires.
D’après la notice philatélique de LA POSTE - 1993
