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Gertrude Bell visitant les fouilles archéologiques de Babylone en 1909. |
Gertrude Bell, née le
14 juillet 1868 à Washington au Royaume-Uni et morte dans la nuit du
12 juillet 1926 à Bagdad, est une archéologue, exploratrice, écrivaine, femme politique, espionne et diplomate britannique.
Née dans une famille de la haute bourgeoisie industrielle britannique, Bell suit des études supérieures poussées et effectue dans sa jeunesse de nombreux voyages en Europe et au Moyen-Orient ce qui lui permet d'acquérir une bonne connaissance de ces régions.
Après plusieurs années consacrée à l'alpinisme, elle s'adonne pleinement à l'archéologie dans l'Empire ottoman à partir de 1905.
À partir de 1916, sa bonne connaissance de l'arabe et de la diplomatie de la région lui vaut d'être la seule femme agente de liaison auprès des nationalistes arabes au sein du Bureau arabe, une antenne du département des renseignements du Commonwealth installée au Caire.
Bien que sous-estimée par ses pairs, son expertise du Moyen-Orient est largement reconnue par les officiels britanniques.
Rattachée au Foreign Office, proche de Fayçal Ier à partir de 1919, elle joue un rôle important dans l'installation au pouvoir de la dynastie hachémite en Irak en 1921.
Elle reste à la cour du roi où elle s'engage dans la préservation du patrimoine irakien.
On lui doit la création du musée national d'Irak.
Elle meurt d'une overdose médicamenteuse alors que sa famille connaissait une passe difficile.
Figure paradoxale, elle était contre le droit de vote des femmes, mais a réussi à s'imposer parmi un monde d'hommes.
De même, attachée au développement d'institutions archéologiques arabes, elle défendait cependant le « partage » des plus belles pièces avec les musées européens.
Longtemps éclipsée par l'officier et écrivain Thomas Edward Lawrence, qui appartenait également au Bureau arabe, Bell est aujourd'hui en pleine redécouverte par le grand public et les historiens.
Nicole Kidman l'a incarnée dans le biopic de Werner Herzog
Queen of the Desert, sorti en 2015.