Michel de Montaigne, Michel Eyquem, seigneur de Montaigne, né le
28 février 1533 et mort le
13 septembre 1592 à Saint-Michel-de-Montaigne (Dordogne),
est un moraliste de la Renaissance et un philosophe indépendant. Il a également pris une part active à la vie politique,
comme maire de Bordeaux et comme négociateur entre les partis, alors en guerre dans le royaume (voir Guerres de religion (France)).
C'était un ami personnel d'Henri de Navarre, le futur Henri IV. Les Essais (1572-1592) ont nourri la réflexion des plus grands auteurs
en France et en Europe de Shakespeare à Pascal, de Nietzsche et Proust à Heidegger.
Le projet de se peindre soi-même pour instruire le lecteur est original : « Je n'ai d'autre objet que de me peindre moi-même. »
(cf. introspection). « Ce ne sont pas mes actes que je décris, c'est moi, c'est mon essence. »
Saint Augustin dans les Confessions retraçait l'itinéraire d'une âme passée des erreurs de la jeunesse à la dévotion ;
Rousseau cherchera à se justifier devant ses contemporains ; Stendhal cultive l'égotisme. Montaigne n'a d'autre ambition que de « se faire connaître à ses amis et parents ».
Et même si son livre « ne sert à rien » (Au lecteur), — parce qu'il se distingue des traités de morale autorisés par la Sorbonne —,
l'auteur souligne quand même plus loin, que quiconque le lira pourra tirer profit de son expérience. Appréciée par les contemporains,
la sagesse des Essais s'étend hors des barrières du dogmatisme, et peut en effet profiter à tous, car : « Chaque homme, porte la forme entière de l'humaine condition. »
Le bonheur du sage, consiste à aimer la vie et à la goûter pleinement : «C'est une perfection absolue et pour ainsi dire divine que de savoir jouir loyalement de son être.»
Les
Essais sont publiés à Bordeaux le
1er mars 1580.
De part et d'autre de l'immense place des Quinconces à Bordeaux,
Montaigne et
Montesquieu se font face, sans doute pour un dialogue éternel, ou presque, et universel.