Nicole Mangin, est née à Paris en 1878 et décède le
6 juin 1919.Elle sera
l'unique femme médecin affectée au front durant la Première Guerre mondiale.
Mobilisée par erreur le 2 août 1914, elle occulte sa condition féminine et se
porte volontaire pour exercer à Verdun.
D’après le communiqué de presse de Phil@Poste
Nicole Girard Mangin, née à Paris, le
11 octobre 1878 et décédée le
6 juin 1919 fut l'unique femme médecin affectée au front durant la Première Guerre mondiale. Mobilisée par erreur le 2 août 1914, elle occulte sa condition féminine et se porte volontaire pour exercer à Verdun.
Éléments biographiques
À 18 ans, en 1896, elle entame des études de médecine à Paris. Elle se marie en 1899 avec André Girard et aura un fils, Étienne.
Elle travaille alors, au côté de son mari, à l'exploitation du champagne. En 1903, elle divorce et revient à la médecine et présente sa thèse sur les poisons cancéreux en 1906. Lors du Congrès international de Vienne en 1910, elle représente la France au côté d'Albert Robin et intègre en 1914 son dispensaire anti-tuberculeux à Beaujon. Elle effectue des recherches sur la tuberculose, sur le cancer et signe différentes publications. Lorsque la guerre éclate, elle se porte volontaire sous le nom de Docteur Girard-Mangin. L'administration ne doute pas un seul instant que ce docteur fut un homme. Elle est affectée au soin des typhiques du secteur de Verdun qui croule sous les bombes le 21 janvier 1916. Lorsque l'ordre d'évacuation est donné, Nicole Girard-Mangin ne peut se résoudre à abandonner les neuf blessés qu'elle a en charge. Lorsqu'il est question d'évacuer cinq soldats nécessitant une hospitalisation, elle prend la tête du convoi, au mépris des obus qui pleuvent, au mépris de ses propres blessures (elle avait été légèrement blessée au visage par un éclat de mica).
En décembre 1916, malgré ses nombreux heurts avec l'administration militaire, elle est nommée médecin-major. Elle est alors affectée à Paris où elle se voit confier la direction de l'hôpital Édith Cavell, rue Desnouettes. Après guerre, elle s'investit au sein de la Croix-Rouge et donne des conférences sur le rôle des femmes durant la Grande Guerre. Préparant une tournée internationale, elle est retrouvée morte, peut-être victime d'un surmenage, au côté de son chien Dun, d'une overdose médicamenteuse, le 6 juin 1919. Athée, ses funérailles et sa crémation se déroulent au Père Lachaise avant l'inhumation dans le caveau familial à Saint-Maur-des-Fossés. Jamais, elle ne reçut ni citation, ni décoration.
«Il est fort probable que peu d'années, que dis-je, peu de mois après notre victoire, j'aurai un sourire amusé pour mon accoutrement singulier. Une pensée critique pour l'affection que je porte à Dun, ma chienne. Ce sera du reste injuste et ridicule. Je dois à ma casquette d'avoir gardé une coiffure correcte, même en dormant sur des brancards; d'avoir tenu des heures sur un siège étroit sans gêner le conducteur. Je dois à mes multiples poches d'avoir toujours possédé les objets de première nécessité, un couteau, un gobelet, un peigne, de la ficelle, un briquet, une lampe électrique, du sucre et du chocolat. Je dois à ma chienne, née et élevée là-bas bien des minutes d'oubli, son attachement désintéressé m'a été doux. Enfin, je dois à mes caducées et mes brisques le prestige qu'il m'a fallu parfois auprès des ignorants et des sots.»