Jusqu'au début du siècle dernier, on l'appelait le chat des rues, ou de “gouttière”. Nul ne songeait alors à présenter dans des expositions ce chat réputé commun, ce “roturier”. L'Européen doit son nom et sa réhabilitation, confirmée aujourd'hui par les honneurs du timbre, à une respectable association féline britannique. Tenant congrès en 1925, le “Governing council of the cat fancy” décide que ce chat, de loin le plus répandu dans le monde, mérite autant d'attention que toutes les races dites pures qui sont pourtant, pour la plupart; issues de lui: les persans ,les angoras et les autres chartreux. Ainsi “la gouttière” devint l'Européen, c'est à dire une race à part entière avec son propre “standard”.
L'européen, de fait, appartient à la plus pure des races: celle dont la sélection s'est opérée sans recourir à la génétique. Au hasard des portées, malgré les milliards de rencontres qui ont jalonné sa longue carrière, on retrouve toujours cette robe tigrée qui, au yeux du grand public, fait de lui, l'archétype du chat. S'il a su ainsi franchir les siècles, embaumé par les Egyptiens, compagnons des sorcières du Moyen- Âge, sujet d'inspiration pour de nombreux artistes, l'européen le doit à ses indéniables qualités. Intelligent, résistant, c'est un “rustique” au physique équilibré, apte à vivre par tous les temps et dans toutes les situations.
Excellent chasseur, il a la démarche souple et élastique des grands félins. Si ses capacités d'adaptation sont grandes, son caractère n'est pas moins affirmé. Distant, indépendant, il n'apprécie guère d'être importuné et le fait savoir en grondant ou en se rétractant. Mais lorsqu'il est en confiance, il se montre le plus fidèle des compagnons. Quand au couleurs de sa robe, elle sont loin de se limiter au tigrée, qui représente le type même de la race. Noir de jais, blanc pur, chocolat, lilas, crème, bleu mais aussi bicolore, “fumé” aux reflets argentés, écaille de tortue: l'européen multiplie les variétés. Tout en restant unique aux yeux de son maître.
Source: Collections philatéliques de
La Poste