Marie Laurencin, née le
31 octobre 1883 au 63 rue de Chabrol dans le 10
e arrondissement de Paris et morte le
8 juin 1956 à son domicile dans le 7
e arrondissement,
est un peintre figuratif français étroitement associé à la naissance de l'art moderne.
Portraitiste, illustrateur et graveur, elle est également une épistolière à la fantaisie déconcertante et a composé des poèmes en vers libres, indissociables,
dans le cours de son processus de création, de l'expression picturale des scènes fantasmatiques qu'elle représente.
Condisciple de
Braque, muse
d'
Apollinaire, disciple de
Matisse soutenue par
Derain, amie de
Picasso jusqu'à leur rupture, Marie Laurencin a fait de son style un dépassement indémodable
tant du fauvisme que du cubisme et de sa vie une oeuvre emblématique, autant d'une révolution artistique que de la libération de la femme.
Si sa gloire internationale de l'entre-deux-guerres a été ternie durant l'Occupation par des mondanités déplacées, et si la critique,
obnubilée par son expression féminine d'un désir qui renvoie à l'enfance, ne l'exonère pas d'une sensibilité d'apparence facile sans nette évolution,
sa vie comme sa peinture fascinent à nouveau depuis que Joe Dassin l'a évoquée dans une chanson populaire.
Très peu exposée en France, il faut attendre 2011 pour qu'une biographie approfondisse sa part d'ombre et le printemps 2013 pour qu'une exposition parisienne ne la fasse redécouvir au grand public.
Antithèses des cauchemars de Goya, qui fut son seul idéal, ses aquarelles vives et glacis pastel répètent indéfiniment le mystère ambigu et hallucinant de «princesses»
et de bêtes féériques, de fleurs et d'adolescentes à la pâleur irréelle.
En une réminiscence des fêtes galantes de
Watteau, le trait fluide saisit l'instant extatique d'une pose dansante par leurs regards muets comme ceux d'un masque.